Blocus de Paris Pour Jean Glavany (PS), les barrages sont « un vrai scandale »

« Autant on a le droit de manifester, de protester, de faire grève, autant on n'a pas le droit de porter atteinte à la liberté d'aller et venir de ses concitoyens. L'idée d'empêcher les gens d'aller travailler, d'apporter les enfants à la crèche, au collège, c'est quelque chose d'inacceptable surtout de la part d'agriculteurs que je connais bien, qui sont les plus favorisés de France », a déclaré Jean Glavany sur Europe 1. « Ce sont les plus subventionnés. 80 % des primes vont aux 20 % des plus gros agriculteurs. Nous avons besoin de faire preuve de solidarité à l'égard des plus défavorisés, notamment les éleveurs mais aussi les petits paysans qui ne touchent pas un euro de prime PAC. Que ceux qui touchent le plus bloquent des routes, c'est un vrai scandale », a ajouté le député des Hautes-Pyrénées.

« Aujourd'hui en France, on est dans une situation extrêmement difficile. Tout le monde doit faire un effort et qu'on demande des efforts aux plus gros paysans, à ceux qui touchent le plus d'argent de la PAC, pour que de petits agriculteurs qui ne touchent rien touchent un peu plus, c'est normal, c'est la solidarité », a martelé l'ancien ministre de l'Agriculture du gouvernement Jospin. « Moi aussi je m'étais attaqué à ce problème et j'ai voulu moduler les aides, moi aussi j'ai été confronté à ce genre de protestation. Il faut tenir bon quand il s'agit de solidarité et de justice », a-t-il souligné.

L'actuel ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll « a raison et a tout mon soutien », a conclu Jean Glavany.

Des organisations agricoles d'Ile-de-France avaient appelé cette semaine ses adhérents à participer à un « blocus de Paris » à bord de tracteurs, camions et voitures pour protester contre un « cumul de taxes et de réglementations » et surtout contre la redistribution des aides européennes entre céréaliers et éleveurs (au profit de ces derniers) à la faveur de la nouvelle PAC. Jeudi matin, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a demandé la levée immédiate de ces barrages, après avoir annoncé un mort sur l'un d'entre eux aux alentours de Paris.